Maurice JAUBERT, compositeur français (1900-1940)

Célèbre et inconnu : pour contradictoire qu’elle soit, cette définition du compositeur Maurice Jaubert est pourtant l’exact reflet de la réalité. Son nom n’évoque aucun titre particulier, mais ses mélodies sont passées par toutes les bouches, comme ces thèmes entrés anonymement, directement, dans le répertoire populaire : la fameuse « Valse grise » du film de Julien Duvivier CARNET DE BAL, ou celle de QUATORZE JUILLET de René Clair, « A Paris, dans chaque faubourg... », qu’enregistrèrent Colette Renard et Yves Montand, Jacqueline François et Zizi Jeanmaire. Parce que Maurice Jaubert fut le premier à considérer le film sonore comme une ouverture passionnante pour le compositeur, sa musique est à jamais associée à ces répliques-culte du cinéma français des années trente : « T’as d’beaux yeux, tu sais ? » (LE QUAI DES BRUMES) ; « Moi, j’ai dit bizarre ? Comme c’est bizarre... » (DRÔLE DE DRAME) ; « Atmosphère ? Atmosphère ? Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?! » (HÔTEL DU NORD). Compagnon de route du cinéma, Jaubert fut tout autant un acteur très engagé dans la vie intellectuelle, politique et musicale de l’entre-deux guerres, même si le milieu musical, fortement imprégné de sectarisme, lui fit payer son implication trop enthousiaste dans l’industrie du film, considérée à l’époque comme activité méprisable. Ce qui explique en partie l’injuste méconnaissance dont pâtit longtemps sa musique pour le concert, paradoxalement remise en lumière par François Truffaut dans quatre films successifs, L’HISTOIRE D’ADELE H., L’ARGENT DE POCHE, L’HOMME QUI AIMAIT LES FEMMES et LA CHAMBRE VERTE.

                                                                                                                                                                         François PORCILE
JAUBERT (Maurice) compositeur français, mort au combat au cours de la Seconde Guerre mondiale (1900-1940) 
Lettre autographe signée « Mouche » à ses parents. Paris, ce vendredi, [décembre 1931] 2 pp. in-folio. 
 (Mouche était le surnom réservé à ses parents).

Importante lettre du musicien au lendemain d’une audition qui selon lui, a fait « pas mal de bruit, et précisément dans le sens qui pourrait le plus me toucher ». Il ajoute précisément à ses parents, que « Roland-Manuel et André-George dont vous lirez l’article, considère que LE JOUR marque une date dans l’histoire de la musique contemporaine par une tendance "spirituelle" en complète contradiction avec les recherches "formelles" qui caractérisaient presqu’uniquement la musique de ces 10 dernières années. ». Maritain rencontré hier au Gala Stravinsky, après m’avoir dit qu’il avait été profondément touché par LE JOUR, a ajouté : « Et puis c’est de la musique pleine d’âme… ». Enfin pour terminer, il est bien convaincu qu’il faut continuer, constatant « tous les revirements subits chez toute une série de gens envers lesquels je n’avais pourtant jamais rien tenté pour gagner leur sympathie. Les éreintements – étant donné de qui ils viennent ne peuvent qu’augmenter pour moi cette impression d’avoir – vis-à-vis de moi et de ce que je cherche dans la musique – touché juste… ».  
1 850 €
JAUBERT (Maurice) compositeur français, mort au combat au cours de la Seconde Guerre mondiale (1900-1940) 
Lettre autographe signée « de tout mon cœur de Mouche » à sa mère. 
Londres, s.d. [1936] En-tête de l’Hôtel Tuscan. 2 p. ½ petit in-4. (Mouche était le surnom réservé à ses parents).

Il est à Londres et lui fait part de sa « plus grande anxiété » vis-à-vis de l’accueil que peut lui réserver l’orchestre qu’il doit diriger. «… mes craintes sont maintenant dissipées car j’ai répété l’après midi même de mon arrivée. Orchestre excellent qui a bien voulu comprendre mon inconvenable anglais et faire un gros succès à l’auteur à la fin de la première lecture. Et il parait que la musique était exactement ce que l’on attendait … et tellement française ! S’est-on exclamé. Je répète encore demain et après demain après midi et vous pourrez entendre cette émission ….Quant au concert de musique française qui a lieu le 31 mars … Je joue le Prélude à l’après midi d’un faune, Introduction et Marche funèbre de Milhaud, mes Intermèdes et la Pantoufle de Vair, le ballet de Delannoy… ». Il lui confie en terminant, « Vous pensez quel effet ça me fera de vous sentir à l’écoute à Nice et Marthe et Fifi à paris… Entre ces émissions Cavalcanti m’a demandé de diriger l’enregistrement de deux de ces films (la musique de l’un est de Milhaud… ».
1 280 €
JAUBERT (Maurice) compositeur français, mort au combat au cours de la Seconde Guerre mondiale (1900-1940) 
Carte autographe signée « Maurice » (Franchise militaire) à sa femme, Marthe (Marthe Bréga, cantatrice). 
Postes aux Armées, 23novembre 1939. 2 p. in-12. « Envoi du capitaine Jaubert aux Armées».

Les documents de Maurice Jaubert ainsi que les lettres qui lui sont adressées sont très rares. Il ne subsiste que peu de documents en circulation dans le domaine privé, la grande majorité des archives de ce compositeur sont conservées à la Bibliothèque Nationale.

«…Je n’ai pas le temps d’une grande lettre aujourd’hui. Merci pour les 7 piliers de la sagesse … (ouvrage de Thomas Edward Lawrence) pour les journaux et les roses (comme elles sentent bon ! message d’un monde enseveli) … J’ai admirablement entendu il y a quelques jours près d’un ¼ d’h. d’opérette particulièrement remarquable…Que te dire ? Le gel a fait son apparition ce matin avec un soleil radieux… D’où carrousel aérien incessant … Merci à Fifi (sa fille Françoise) de ses deux jolies lettres. J’ai embrassé pour elle "La Classe" sur le nez…Ce matin … Pour les photos c’est difficile … En principe tous les appareils sont interdits dans la zone avancée… ».
680 € 
UN CHOIX DE CORRESPONDANCE
ADRESSÉE A MAURICE JAUBERT   
 
LES MUSICIENS
AURIC (Georges) compositeur français (1899-1983) 
Lettre autographe signée à Françoise Jaubert. La Châtellerie, Freneuse, le 10 février 1960. 1 p. in-8.
  
Le projet mis au point par Georges Sadoul a été exposé au « Conseil » par le musicien et a reçu le meilleur accueil. « Je n’ai pas d’avantage oublié nos projets d’exécution d’œuvres de votre père. Et de ce côté-là également, je veux espérer que nous obtiendrons le résultat nécessaire !... ». 
380 €

BRUYR (José) poète et musicologue belge d’expression française. 
Grand critique musical de renommé, auteur de plusieurs ouvrages sur de nombreux compositeurs, dont Arthur Honegger, Maurice Ravel, Franz Liszt, Johannes Brahmes, Franz Schubert etc. (1889-1980) 
Deux lettres autographes signées et une carte postale autographe signée adressées à Maurice Jaubert. Paris et Chantilly,
 janvier 1930 et avril 1936. 

Lettres amicales et admiratives à propos de sa "Sonata a due", dont une partie (le n° 2, "Divertimento" a été utilisé par François Truffaut dans son film de 1975, "L’argent de poche". « Jaubertien de la première heure, je vous ai, mon cher ami, vainement cherché lundi soir : je voulais vous dire la joie que j’avais prise à votre Sonate. La Simphonia (pour Sinfonia) et, plus qu’elle peut être encore, l’Aria m’ont paru de la belle veine du Jour. Que je voudrais donc réentendre cet Aria et ce Jour ! Ce jour-là ne viendra-t-il jamais ?... »                     
L’ensemble des 3 pièces 480 €
INGHELBRECHT (Désiré Emile) chef d’orchestre et compositeur français, 
fondateur de l’Orchestre national de France (1880-1965) 
2 lettres dactylographiées signées à Maurice Jaubert. Paris, 27 mars 1929 et 20 juin 1936. 

1929. Il rassure le jeune musicien à propos de son ami Weber : « il conservera son emploi de violoncelle à l’Opéra d’Alger » quant à son avenir « téléphonez-moi que je vous donne un rendez-vous afin que nous parlions un peu pratiquement de votre engagement et de celui de votre femme pour la saison prochaine, si cela vous intéresse toujours. ». 

1936. Il n’a pas encore lu les deux partitions que lui a remis Rosenthal, « d’ailleurs je ne pourrai les jouer qu’à la rentrée, étant donné que nos programmes sont arrêtés jusqu’à la fin septembre. Soyez sûr que je ferai tout mon possible pour les mettre à un programme de la rentrée. ». 

Les deux lettres 280 €

JOUVET (Louis) comédien et metteur en scène français (1887-1951)

Lettre dactylographiée signée adressée à Maurice Jaubert. Paris, le 11 juin 1935. 1 p. in-4. Ent-ête du Théâtre de l’Athénée.

 

Il lui demande de venir le voir dès son retour, afin de lui parler de ses projets.                 

160 €

MILHAUD (Darius) compositeur français (1892-1974) 
4 lettres autographes signées à Maurice Jaubert. Paris, octobre 1926, août 1927, août 1929. 5 p. de format divers.

Belle correspondance. Indépendamment des félicitations à l’occasion de son mariage (en 1926, ayant pour témoin, Maurice Ravel) et pour la naissance de sa fille « la petite Françoise », le compositeur adresse ses remerciements de retour de l’Allemagne, pour l’envoi des « pièces de piano charmantes » dont la dédicace lui a fait « grand plaisir ». Il souhaite sa présence ainsi que son épouse, à venir entendre les répétitions d’Esther [Esther de Carpentras, opéra bouffe composé vers 1925/1927], et regrette de ne pouvoir venir          « l’embarquer » pour Alger. « Je suis sûr qu’au contact d’un chef d’orchestre aussi complet qu’Inghel, vous allez pouvoir acquérir un métier sûr et solide… ». Il le félicite également pour son article sur les questions « concerts, musique mécanique etc. C’est un article très clair et très courageux… ». Il lui demande de lui donner des détails sur son travail ainsi que sur celui de son épouse, la cantatrice, Marthe Bréga. Enfin il veut pouvoir l’imaginer en Algérie, « Racontez-moi le pays, la ville, les gens, votre appartement, la musique arabe, le ciel étoilé, la mer - Que sais-je ? Tout qui vous entoure à présent… ».
                                                                                             L’ensemble des 4 lettres 850 €
NABOKOV (Nicolas) compositeur, musicologue et écrivain d’origine russe, devenu citoyen américain en 1939 (1903-1978) 
2 lettres autographes signées à Maurice Jaubert. 
Meudon, 28 février 1927 et Kolbsheim (Bas-Rhin), 15 mars 1927. 2 p. in-8 et 2 p. in-4.
     
Février 1907. Il lui témoigne ses regrets de n’avoir pu le rencontrer, « j’étais fatigué jusqu’à un tel degré de bêtise que vous m’auriez certainement, mis à la porte… ».

Mars 1907. Curieuse lettre, cependant très amicale. « J’étais très touché de votre lettre et de votre musique. Notre rencontre était certainement la première dans une série infinie qui s’appellera je l’espère – amitié réelle. Les choses ne sont réelles que lorsqu’on les touche. Ainsi on ne peut jamais toucher une chaise ou une table - mais un ange (pas ceux de Jean) un rêve. Aussi peut-on bien, et avec efficacité toucher l’âme. Seule chose désagréable à toucher c’est à la fin. A sa "propre" fin qui ne l’est jamais. Aussi la musique est elle une (presque impossiblement) insupportable réalité. On la mange comme de l’avoine. Des grains vous restent dans le gosier, cela veut dire qu’elle n’est pas bonne. Il fait combattre les grains dans le gosier. Ce n’est que lorsqu’ils disparaîtront que la musique deviendra pleine - c.a.d. réelle. Encore une chose. Car toute chose matérielle est dans la Réalité. Une chaise cesse d’être vaine (voire factice) que quand je plante mon c. dedans…. ». Enfin, pour terminer il ajoute : « Heugel m’a joué un sale tour. Connaissez-vous une autre maison d’éditions qui pourrait me prendre. ».  
                                                                                                 
                                                                                                 Les deux lettres 680 €

NEVEUX (Georges) auteur, scénariste et dialoguiste français (1900-1982)

Réunion de 3 lettres autographes signées « Georges N. » à Maurice Jaubert.

Paris, 9 octobre, 13 novembre et 14 décembre 1929. 6 pp. in-4. En-tête « Comédie Champs-Élysées -Théâtre Louis Jouvet ».

On joint une carte postale autographe signée au même, datée du 4 janvier 1922,

dans laquelle il lui indique son hospitalisation, lui-même engagé militaire.

 

A propos de « CONTREBANDE » (opéra de chambre de Maurice Jaubert, sur un texte de Georges Neveux, 1927).

 

9 octobre 1929. A cette époque l’auteur de « Juliette ou la clef des songes », est secrétaire général de la Comédie des Champs-Élysées. Il est heureux d’apprendre à son ami qu’après avoir parlé de « Contrebande » à la légation tchécoslovaque qui lui avait demandé « des pièces courtes avec ou sans musique », l’attaché en est enchanté, et « il faudrait que j’aie d’urgence ta partition ou que tu l’envoies directement … ».

 

13 novembre 1929. Le compositeur est à Alger en compagnie de son épouse Marthe, et cette absence lui manque beaucoup. Il lui avoue être dépassé par « Amphitryon, cette pièce infernale qui m’a tenu éveillé quatre nuits de suite », et s’empresse de lui annoncer qu’il attend « un mot de Prague au sujet de " Contrebande". S’ils demandent la partition, je tacherai de m’arranger bien entendu. Mais celle de Berlin ? Es-tu sûr qu’une lettre adressée là-bas par X ou Y ne pourrait hâter de toute façon la solution, quelle qu’elle soit ? Car Prague pourrait bien devenir une certitude… ».

 

14 décembre 1929. « J’ai dîné avec l’attaché de la légation tchèque chargé "des relations artistiques". Les 2 directeurs du théâtre de Prague dont je t’ai parlé sont actuellement à Paris […] Je voudrais leur montrer "Contrebande". Bien entendu il faudrait leur donner la partition en communication. Elle ne sortirait du reste pas de Paris … ».

                                                                                 

                                                                                           L’ensemble des 4 pièces         680 € 

PITTALUGA (Gustavo) critique musical et compositeur italien, 
notamment pour les films de Luis Buñuel « Los Olvidados (1950), Subida el cielo (1951), Viridiana (1961) » (1906-1975) 
Lettre autographe signée à Maurice Jaubert. Paris, Hôtel Majestic, 15 avril 1936. 1 p. 1/3 in-8.

Il lui annonce son départ pour Madrid et Barcelone où il joue, regrettant de n’avoir pu le rencontrer avant de partir, « Mon absence ne sera pas très longue car je dois être de nouveau à Paris dans les premiers jours de mai…».  
                                                                                                                                              230 €    
ROSENTHAL (Manuel) compositeur et chef d’orchestre français (1904-2003) 
Lettre autographe signée à Maurice Jaubert. 21 septembre 1937. 1 p. in-4. 

Il l’informe qu’il vient d’adresser sa démission à Barraud, comme « chef du spectacle d’opéras-bouffes » en ajoutant : « que nulle pression ne pourra me faire changer de décision,car j’ai des raisons d’agir ainsi. Excusez-moi de vous laisser la tâche entière et croyez au plaisir que j’ai eu à collaborer avec vous. D’ailleurs nous nous reverrons sous peu pour votre "Géographie "… ». 
                   
Vendue

SAUGUET (Henri) compositeur français (1901-1989) 
Trois lettres autographes signées à Maurice Jaubert. Paris, 1928 et [1939] 4 p. ½ in-4.

Lundi, 1928. A propos d’un différend semble-t-il, entre les deux compositeurs. « Me croirez-vous si je vous affirme que je voulais absolument vous écrire aujourd’hui pour vous demander de nous rencontrer », avoue le compositeur. « Votre lettre me touche beaucoup et je vous assure que j’étais très peiné par la pensée que nous pouvions ne pas nous comprendre mieux. Nous avons des amis communs dont la qualité doit nous rapprocher. Mon plus grand désir est d’être votre ami. Nous nous connaissons mal et il y a entre nous aussi des nuages que je souhaite de tout mon cœur voir se dissiper […] Je serai très content si je pouvais vous voir bientôt et autrement que dans des salons amis, dans la rue ou dans les antichambres des concerts…. ».
Novembre 1928. Il n’est pas libre pour recevoir le jeune musicien, « Vous ne pouvez savoir comme je le regrette. Mais j’ai si peur d’être seul le soir que j’organise mes soirées longtemps à l’avance avec mes amis … ».

Samedi, [1939]. A propos de la représentation de son opéra la « Chartreuse de Parme ». « Voici avec toutes mes vives amitiés deux entrées pour la représentation de La Chartreuse. Amenez Delannoy. Je serai content que vous puissiez tous deux entendre mon œuvre et j’espère que vous passerez une bonne soirée... ».
                                                                                          L’ensemble des trois lettres 680 €
SOURIS (André) compositeur, chef d’orchestre et pédagogue belge, membre du groupe surréaliste belge (1899-1970) 
Lettre autographe signée à Maurice Jaubert. Bruxelles, 6 décembre 1937. 1 p. in-4 

Très belle lettre. « J’ai le grand plaisir de vous annoncer que je dirigerai votre " Concert Flamand " le 5 février au Conservatoire de Bruxelles (concerts de la Maison d’Art). Voulez-vous m’envoyer au plus tôt la partition et le matériel et me dire comment vous désirez que cette œuvre soit présentée dans le programme. Je suis toujours étouffé par les besognes quotidiennes, mais j’espère mettre au jour ma nouvelle partition pour la nouvelle année. Après quoi il faudra que nous nous décidions à formuler ce qui nous rapproche et le reste. ».                                     
                                                                                                                                              680 €
VOGEL (Vladimir) compositeur suisse d’origine russe, disciple de Skriabin (18961984) 
Lettre dactylographiée signée à Maurice Jaubert. Comologno Val Onsernone Tessin, 1er octobre 1937. 

« Je vous remercie de tout mon cœur de l’intérêt que vous apportez à mon sort. J’ai de suite répondu à votre ami et j’espère qu’il lui sera possible d’obtenir pour moi un permis de séjour temporaire, car malheureusement je ne peux pas songer à en recevoir un définitif, malgré que c’est mon plus grand désir… ». 
260 €

                                                                                            LES ECRIVAINS
MARITAIN (Jacques) philosophe français (1882-1973) 
Lettre autographe signée à Maurice Jaubert. Meudon, 14 décembre 1926. 1 p. in-8. 

« Mon ami Arthur Lourié serait heureux de faire votre connaissance » annonce le philosophe au jeune musicien. « Voudriez-vous lui proposer un rendez-vous un jour chez Pleyel, ce serait, je crois, le moyen le plus facile ? Je souhaite beaucoup que vous vous rencontriez bientôt … ». 
120 €

NEVEUX (Georges) auteur, scénariste et dialoguiste français (1900-1982) 

Réunion de 3 lettres autographes signées « Georges N. » à Maurice Jaubert. 
Paris, 9 octobre, 13 novembre et 14 décembre 1929. 6 pp. in-4. En-tête « Comédie Champs-Élysées -Théâtre Louis Jouvet ». 
joint une carte postale autographe signée au même, datée du 4 janvier 1922, 
dans laquelle il lui indique son hospitalisation, lui-même engagé militaire. 

A propos de « CONTREBANDE » (opéra de chambre de Maurice Jaubert, sur un texte de Georges Neveux, 1927).

9 octobre 1929. A cette époque l’auteur de « Juliette ou la clef des songes », est secrétaire général de la Comédie des Champs-Élysées. Il est heureux d’apprendre à son ami qu’après avoir parlé de « Contrebande » à la légation tchécoslovaque qui lui avait demandé « des pièces courtes avec ou sans musique », l’attaché en est enchanté, et « il faudrait que j’aie d’urgence ta partition ou que tu l’envoies directement … ».

13 novembre 1929. Le compositeur est à Alger en compagnie de son épouse Marthe, et cette absence lui manque beaucoup. Il lui avoue être dépassé par « Amphitryon, cette pièce infernale qui m’a tenu éveillé quatre nuits de suite », et s’empresse de lui annoncer qu’il attend « un mot de Prague au sujet de " Contrebande". S’ils demandent la partition, je tacherai de m’arranger bien entendu. Mais celle de Berlin ? Es-tu sûr qu’une lettre adressée là-bas par X ou Y ne pourrait hâter de toute façon la solution, quelle qu’elle soit ? Car Prague pourrait bien devenir une certitude… ».

14 décembre 1929. « J’ai dîné avec l’attaché de la légation tchèque chargé "des relations artistiques". Les 2 directeurs du théâtre de Prague dont je t’ai parlé sont actuellement à Paris […] Je voudrais leur montrer "Contrebande". Bien entendu il faudrait leur donner la partition en communication. Elle ne sortirait du reste pas de Paris … ».


L’ensemble des 4 pièces 680 €
SUPERVIELLE (Jules) poète et écrivain franco-uruguayen (1884-1960) 
Lettre autographe signée « Jules » à Maurice Jaubert. Port-Cros, 29 septembre 1931. 1 p. in-4. Petites imperfections.

Belle lettre amicale. « Quelles belles photos, quels précieux aide-mémoire vous nous avez envoyés ! La vôtre et celle de Marthe surtout celle des Alberti et celle de ma femme et toutes les autres » précise le poète. « Nous allons bientôt être réduits à Port-Cros Pilar et moi, à notre plus simple expression. Même nos enfants vont nous quitter. […] Ma nièce est chez Dullin depuis 3 à 4 jours. Je vous ferai connaître sa réponse… ». 
                                                                                                                                              280 €
SUPERVIELLE (Jules) poète et écrivain franco-uruguayen (1884-1960) 
Lettre autographe signée à Maurice Jaubert. 23 janvier 1930 1 p. ½ in-8.  

Il est heureux d’avoir de ses nouvelles, bien que celles-ci ne soient pas très fameuses. « Vos ennuis deviennent aussi croyez le bien des ennuis pour vos amis. Mais vous vous tirerez certainement de ce mauvais pas et les quelques jours de repos que vous allez passer à Nice va vous faire le plus grand bien à tous les points de vue Puissiez-vous trouver la situation que vous méritez ». Il lui exprime son souhait de le retrouver dès son retour de Nice « Prévenez-moi quand vous serez de retour et ne tardez pas trop. Nous partons le 20 février pour l’Amérique du Sud […] Merci de ce que vous me dîtes des Boiteux… ». (Les Boiteux du ciel).
280 €

VOGEL (Wladimir) compositeur suisse d’origine russe et allemande, disciple de Scriabine (1896-1984)

Lettre dactylographiée signée à Maurice Jaubert. Comologno Val Onsernone, Tessin, 1er octobre 1937.

 

« Je vous remercie de tout mon cœur de l’intérêt que vous apportez à mon sort. J’ai de suite répondu à votre ami et j’espère qu’il lui sera possible d’obtenir pour moi un permis de séjour temporaire, car malheureusement je ne peux pas songer à en recevoir un définitif, malgré que c’est mon plus grand désir…. ».

                                                                                                                                             260 €