Jacques Brissot était un artiste plasticien français né en 1929. Il nous a quittés en 2020 en laissant une œuvre conséquente et authentique. Il n’avait aucune ascendance avec le conventionnel Jacques-Pierre Brissot, guillotiné en 1793. 

Je ne parlerai que du grand technicien du collage car il était aussi un cinéaste de talent. Il a réalisé plusieurs films expérimentaux avec les compositeurs Pierre Schaeffer, Iannis Xenakis, Luc Ferrari, ainsi qu’avec les plasticiens Nicolas Schöffer et Arman, parallèlement à sa carrière de réalisateur de télévision et de documentaires.

Admirateur de Bruegel et de Jérôme Bosch, il transposait avec une réelle aisance les œuvres majeures de ces maîtres avec sa propre technique de collage d’images de magazines inspirée de la laque chinoise, de nombreuses couches de vernis venant abolir les reliefs et rendre l’assemblage aussi uni qu’une peinture.

Cette technique a été affectueusement qualifiée de « brissolage ».



Il était aussi l’étonnant charmeur d’images qu’il savait habilement et brillamment utiliser pour nous conter une délicieuse histoire jaillie de son esprit, où se mêlait tout ce qui pouvait représenter notre macrocosme.

En approchant l’une de ses créations gigantesques et en s’y attardant avec bienveillance et curiosité, on découvre une abondance de détails dans une histoire qu’il avait conçue à son gré et qui, au fil de son élaboration, permet de découvrir un monde irréel, empreint d’un soupçon d’érotisme, et un univers peuplé d’êtres dantesques et de machines infernales.

LE KIOSQUE : " Moi "

(23 x 31 cms)

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LE KIOSQUE : " Connaissance des arts "

(40 x 31 cms)

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LE KIOSQUE : " Musique "

(28,5 x 19,5 cms)

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LE KIOSQUE : " Télé 7 jours "

(20 x 30 cms)

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LE KIOSQUE " Elite "

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LE KIOSQUE : " Psychologie "

(28 x 21,5 cms)

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LE KIOSQUE : " ER "

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LE KIOSQUE : "Arts "

(24,5 x 33,5 cms)

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LE KIOSQUE : " Ciné Revue "

(23 x 30 cms)

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LE KIOSQUE : " Elle "

(23 x 30 cms)

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LE KIOSKE : " Point de vue Images - Spécial Noel "

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LE KIOSKE :  " Il mio bebè "

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" L'enlèvement des sabines " par Jacques Brissot  - " L'enlèvement des sabines " par Claude Deruet

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JACQUES BRISSOT PAR LUI-MÊME

Tel l’Aga Khan qui prélevait son poids en or sur la masse de ses sujets, je récolte chaque année, depuis près d’un demi-siècle, mon poids en images dans les magazines qui passent à ma portée. Je trie ces photos pour y traquer les traces de la folie et de l’injustice du monde, et fais ainsi sur le tas l’apprentissage de la Civilisation de l’image.

Immergé dans cette soupe amniotique secrétée par notre Occident, je décrypte des lapsus visuels révélateurs, je les recombine en mélangeant le sacré du musée au profane du kiosque, en remplaçant les nus gothiques par les culs dodus de la presse de charme et en insinuant les scoops de la guerre et de la misère dans les enfers de la peinture médiévale. C’est pour exorciser ma honte devant cette auto-célébration affichée par notre culture.

J’ai plusieurs fois utilisé comme alibi le Jardin des délices de Jérôme Bosch en découpant, collant, vernissant. Puis ce fut en relief avec des poupées Barbie et enfin aujourd’hui  je plante un dernier Jardin dans un ordinateur. Manie venue d’une lignée de colleurs ironiques et qui consiste à mettre en présence des objets disparates pour faire jaillir un autre sens, un non-sens si vous préférez. Remplacer Dieu par Freud, la Fontaine de vie par l’urinoir et autres emblèmes de Duchamp, échanger les excroissances ésotériques des lointains de Bosch contre un assemblage ducassien de parapluies et de machines à coudre, mettre Pierre Schaeffer et Luc Ferrari dans un coin de l’Enfer de la musique et coller Nietzsche au pinacle, tout ça connote, exhibe, c’est parano, schizo, mégalo que      sais-je ? Mais ça me plaît.