Nouveautés

ZOLA (Emile) écrivain et journaliste français (1840-1878)

Lettre autographe signée à son « cher confrère ». Médan, 27 décembre 1878. 1 pp. in-8. Réparations et petites imperfections. 

 

Superbe lettre malgré quelques imperfections sans atteinte au texte. « Me permettez-vous de vous remercier de votre article, où vous m’accordez tout au moins que je suis un honnête homme ? Cela m’a touché, au milieu du ton que la critique prend à mon égard. Je ne puis ni ne veux discuter avec vous. Seulement, laissez-moi vous dire que je ne me crois pas un messie. On m’ignore beaucoup. Je ne suis qu’un travailleur qui tâche de voir la vérité et de la dire… ». 


Vendue

LACRETELLE (Jacques de) écrivain français, membre de l’Académie française en 1936 (1888-1985)

2 lettres autographes signées adressées au peintre Yves Brayer.

1 p. ½ in-4 et 1 p. ½ in-8 oblong. Paris, 14 septembre et 27 décembre 1966. Une enveloppe conservée.

 

Belles lettres à propos de l’exposition de Brayer, exposition à laquelle le peintre avait demandé à Lacretelle d’organiser la présentation du catalogue. « Voici la présentation que vous m’avez demandée pour votre prochaine exposition. Je l’ai écrite avec un rare plaisir en regardant une à une les photos de vos aquarelles et en me rappelant tout ce que vous m’avez montré dans votre    atelier ». Il lui retourne les photos, mais conserve le catalogue, « préparé par Chamson, d’abord à cause des excellentes images et aussi à cause du texte… ». Plus tard en décembre, il lui assure que dans quelques semaines il pourra admirer de nouveau « les aquarelles d’Egypte que j’ai vues dans votre atelier. Et vous m’avez comblé en parlant de ma collaboration à cette exposition et en me faisant don d’un des plus beaux paysages… ».

Les 2 lettres   230 €

CHAMPFLEURY (Jules François Félix Husson, dit) écrivain français, né à Laon (1821-1889)

Ensemble de 4 lettres autographes signées et une lettre signée à plusieurs destinataires. 1877, 1884,1886 et 1887.

4 ½ p. in-8 et 1 p.in-8. Plusieurs en-têtes différents.

 

Paris, 16 octobre 1877. Il a été « bien retardé » par la réception de l’épreuve que son correspondant ne lui a pas adressée. « Dites moi je vous prie, que je puisse compter sur une épreuve prochaine… ».

Sèvres, 16 août 1884. [Une note au crayon indique que cette lettre est adressée à « Henry Jouin, à la direction de B. Arts ». Henry Jouin (1841-1913) fut un historien d’art et collectionneur, qui dès 1874, rejoignit le Département des Beaux-Arts à Paris. Nommé à cette date, secrétaire de la Commission de l’Inventaire des Richesses Artistiques de France, il supervisa la publication des volumes faisant référence aux catalogues des collections publiques. Une seconde note au crayon en tête de la lettre, indique de se référer à son ouvrage « Chien-Caillou, fantaisie d’hiver », recueil d’histoires courtes de Champfleury, paru en 1847, dédié à Victor Hugo et qu’il lui dédicacera plus tard, Hugo ayant qualifié à la lecture de cet ouvrage, de chef-d’œuvre]. « Je vous serai très obligé de me faire savoir par un mot si je dois compter aussi prochainement que possible sur les suites du B[ellier] de la Chavignerie, car malgré les catalogues du Musée accordés par le ministre ... que je me suis procuré, divers renseignements me manquent encore pour terminer les Trésors d’art de la Manufacture… ». [Il s’agit très probablement de l’ouvrage d’art édité par les libraires éditeurs « Plon Nourrit et Cie » en avril 1886, ouvrage rédigé par Champfleury, « Histoire et description des trésors d'art de la manufacture de Sèvres »].

Sèvres, 18 février et 10 mars 1886. A propos de cette édition, il s’adresse à « son confrère », et lui indique que les corrections sont faites, « d’après vos indications page 13, 1ère colonne, page 14, 2ème colonne, page 15, 1ère colonne… ». Un mois plus tard, il semble mécontent du résultat concernant la page 20 de la 2ème feuille, car elle offre, « un tel gâchis et un tel "mastic" que j’ai dû faire recoller à part et dans leur ordre les diverses transpositions afin que le compositeur s’y retrouve. Je vous prie de veiller au remaniement de cette page… ».

Sèvres, 13 décembre 1887. [à Henry Jouin ?]. Bien que simplement signée, cette lettre semble particulièrement intéressante car elle fait référence à « l’Iconographie Voltairienne », dans laquelle il manque le portrait de Voltaire par Chodowiecki [Daniel Nikolaus, peintre, illustrateur et graveur germano-polonais]. Dans cette iconographie « que le ministre de l’Instruction publique a accordée à la bibliothèque de la Manufacture, manque le portrait de Voltaire…Je vous serais très obligé, si comme je le crois, cette réclamation ressort de votre bureau, de vouloir bien m’indiquer s’il peut être donné satisfaction, ou si au cas contraire je ne devrais pas m’adresser directement avec une lettre de la Direction des Beaux-Arts à la librairie Didier… ». [Didier étant l’éditeur].

                                                                                                               

L’ensemble des 5 lettres    950 €

PAULHAN (Jean), écrivain, critique littéraire et éditeur français (1884-1968).

Lettre autographe signée au poète et romancier Jean Cassou (1897-1986). [Paris, 1928].


Intéressante lettre dans laquelle il lui demande de lui adresser immédiatement ses notes concernant le poète  Pierre Jean Jouve ainsi que celles sur Paul Eluard. En revanche, il craint de ne pas pouvoir lui donner avant Aout son Gracian. « Les numéros sont serrés à ne pas y glisser trois lignes. ».

En post scriptum il ajoute et lui demande d’écrire « une (petite) note sur la Stratégie littéraire de Divoire. C’est un sujet qui vous revient après Gracian. Avez-vous le livre, dois-je vous l’envoyer ? »

Probablement lié à l’article de revue en mai 1928, « Les nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques » consécutif à la parution de l’ouvrage de Fernand Divoire en Janvier 1928.

280 €

ZOLA (Emile) écrivain et journaliste français (1840-1902).

Carte de visite autographe signée.


Belle et intéressante carte à son cher ami l’invitant à venir assister en sa compagnie à la représentation de « l’Assommoir » un soir prochain. « un peu plus tard car je suis très fatigué. D’ailleurs vous-même êtes souffrant. Indiquez-moi un jour, quand vous serez rétabli. Pas un jeudi ».

Vendue

LAFFEMAS (Isaac de), sieur de Humont, poète et auteur dramatique français,

surnommé « le Bourreau du Cardinal » ainsi que par Tallemant des Réaux, qui lui, le gratifiait d’être « un grand bourreau ».


Il était le fils du contrôleur général du commerce Barthélémy de Laffemas sous Henri IV. Il fut avocat au Parlement, maître des requêtes, et conseiller d’Etat en 1613.

Richelieu le nomma lieutenant civil de la prévôté et de la vicomté de Paris. Juge dévoué à la politique du Cardinal contre la noblesse, il favorisa une justice expéditive lors de procès les plus infâmes contre les rebelles qui complotèrent sous la bannière de Gaston d’Orléans contre le Cardinal (1589-1657) Victor Hugo dans sa pièce de « Marion Delorme » a introduit Laffemas, à qui il a fait jouer un rôle odieux. Pièce signée comme lieutenant civil. Paris, 10 juillet 1638. 1 p. ½ in folio.

 

Très rare pièce signée « de Laffemas » au sujet d’une constitution de rente de 725 livres, 7 sols, 6 deniers.

680 €

MAGRITTE (René) peintre surréaliste belge (1898-1967)

Lettre autographe signée « Mag » à son « cher Piqueray ».

Marcel Piqueray (1920-1992), anima avec son frère jumeau Gabriel, la célèbre revue surréaliste belge « Phantomas »,

 pendant une vingtaine d'années. [1956-1962] 1 p. in-8 oblong.


Il lui adresse une dernière version. « Cette dernière version, pourra t-elle vous faire mieux voir ce que je voulais dire par "Univers ET" ». Il lui demande d’effectuer « Un dernier lapage, s-v-p parole d’honneur. Mais avec un écrit de votre part pour la prochaine carte… ».

Vendue

[René MAGRITTE] Tract publié par Marcel Marien « Grande Baisse et la fête continue ».


Ce tract fut distribué la veille du vernissage de la grande rétrospective de Magritte au casino de Knokke en 1962. Marien souhaitait contrer Magritte qui voulait rentabiliser ses œuvres et en distribuant ce tract, il réussi à tromper la plupart des lecteurs et amateurs, dont André Breton. Imprimé seulement au recto, il est illustré d’un photomontage de Léo Dohmen, représentant le billet de 100 francs belges à l’effigie du peintre ayant pour titre : « René Magritte : Les travaux forcés », légendé d’un texte caricatural signé de Magritte, avec un barème des œuvres à des prix dérisoires.


(33,5 x 16,4 cm) 2 petits trous de classement, pliages d’expédition, légères imperfections.

Vendue

MAC-AVOY (Edouard Georges) peintre et portraitiste français (1905-1991)

Intéressante réunion de 3 lettres autographes signées au rédacteur en chef d’une revue d’Art.

Paris, les 5, 11 février et 14 mars 1955. 5 p. ½ gd. in-quarto.

 

Ces belles lettres sont relatives à des séances de pose organisées par Mac-Avoy, pour la réalisation des portraits de Montherlant, de Gide, de Somerset Maugham, de Honegger et Tristan Bernard.   

 

5 février 1955. Il lui adresse ses notes prises en espérant que ces « conversations, lors des séances qui sont d’involontaires séance d’aveu » partagées, auront un intérêt et pourront être publiées. Il lui adresse donc son premier article qu’il titrera : « Séance de pose avec Henry de Montherlant à cause de l’actualité toute particulière de l’auteur de Port-Royal ». Etant bien entendu que si ce projet était accepté, et approuvé par Montherlant, « car je ne voudrais pas manquer à la délicatesse en relatant des propos tenus par lui sous le signe de l’amitié, et qu’il pourrait désirer ne pas voir imprimés », il poursuivrait ses articles pour les autres conversations. Pour terminer, il lui conseille afin d’étayer l’article, d’y ajouter les croquis ayant servi « à l’élaboration d’un portrait » et qui ne sont d’ailleurs, « jamais montrés au public ».  

11 février 1955. Son ressenti selon la réponse de son correspondant à sa lettre, laisse percevoir de la part du rédacteur, une légère réticence à publier cette relation concernant Montherlant, même si cette réponse lui apparait bien sympathique. « Elle est, à l’égard de Montherlant, "très confiante", si vos relations avec lui le sont moins. Dois-je conclure de ce que vous me dites que vous ne tiendrez pas à publier la "la relation" de mes séances de pose avec lui, même s’il y consentait ?». Ne renonçant pas malgré cette petite contrariété, il lui adresse quelques notes sur ses séances ave Gide. « Au moment de rédiger pour vous un article en bonne règle, j’ai relu ces notes, et j’ai eu l’impression qu’elles avaient un côté direct, vivant, vrai, que des remaniements, des retouches et des bichonnages risqueraient de tuer. J’ai fait profit des conseils que Gide même me donnait dans une lettre absolument inédite que vous verrez citée… ». Il lui avoue que sincèrement, « ces notes ont le mérite d’avoir été rédigées, si je puis dire, à "chaud" –  et les paroles de Gide d’être citées mot à mot… ». Il lui recommande toutefois de lui indiquer au crayon en marge de son texte, « ce qui pourrait paraître de trop ? ou inopportun ». Il termine en lui indiquant qu’il tiendra à sa disposition pour illustrer son article sur Gide en premier lieu, « la reproduction du portrait », puis « la reproduction d’études » et enfin « les photos inédites « dont je parle, prises à St Paul ».

14 mars 1955. Il pense que le décès de Paul Claudel (23 février 1955), « et la pressante actualité Claudel » a dû accaparer le rédacteur et ne lui a pas permis de se prononcer au sujet des notes concernant Gide, qu’il lui avaient adressées. Il lui demande toutefois de prendre connaissance de son « bref manuscrit », incluant la lettre inédite de Gide. « Il me semblait qu’elles gagneraient, en vérité et en pittoresque, à être publiées telles que je les rédigerai au moment même où j’exécuterais son portrait – et je vous demande votre avis ». Il l’interroge de nouveau. « Où bien n’avez-vous pas répondu parce que, ayant demandé que je vous communique d’autres textes, sur mes séances avec Somerset Maugham, Honegger etc. Vous les attendiez pour vous prononcer sur l’ensemble ? De mon côté, j’attendrais de savoir si le ton de Gide vous agréerait pour poursuivre… ».


L’ensemble des 3 lettres        Vendues

MEYNIER (Octave) officier français (1874-1961),

adjoint au lieutenant-colonel Jean-François Klobb pour l'exécution d'une enquête sur la mission Voulet-Chanoine,

(expédition française de conquête coloniale du Tchad menée en janvier 1899

par les capitaines Paul Voulet (1866-1899) et Julien Chanoine (1870-1899).


Au cours de cette mission, chargé d'intercepter les deux protagonistes responsables de nombreux massacres et atrocités sur la population locale, le colonel Klobb fut abattu le 14 juillet 1899 lors d'un affrontement, et le sous-lieutenant Meynier blessé, passera pour mort auprès de sa famille, épisode relaté dans un ouvrage : « A la recherche de Voulet ».

Les deux capitaines furent également abattus par leurs propres troupes, les 16 et 17 juillet de cette même année.


Lettre autographe signée « Meynier » à ses parents. 18 juillet 1899. 2 pp. in-folio. Petites imperfections.

 

Importante lettre relatant précisément cette action et intervention où le colonel Klobb fut tué et Meynier blessé d’un coup de fusil dans la cuisse droite. « Lorsque vous recevrez cette lettre, vous aurez déjà certainement appris le terrible malheur qui nous est arrivé. La mort du colonel Klobb dans de si cruelles circonstances, surtout, m’a causé un chagrin énorme. Seule la vengeance terrible qui n’a pas attendu a pu me consoler. Aujourd’hui les deux auteurs principaux du crime sont morts tués par leurs soldats ; leurs bourreaux noirs, leurs conseillers sont morts aussi.(Et j’ai éprouvé un soulagement énorme tant pour mon désir de vengeance satisfait que pour le mal immense que ces deux criminels auraient pu faire à la France et à ces pauvres pays noirs … ». Après leur avoir retracé le déroulement et les circonstances de sa blessure, il tient à les rassurer. « Si j’ai couru quelques dangers, c’est fini et mon excellente santé aura vite raison de ma vilaine blessure… Mon devoir cette fois me force de continuer à marcher de l’avant. Il y a une fatalité qui me pousse, heureuse je crois, mais je ne puis plus abandonner la mission, au moment où elle a besoin d’européens solides et résolus. Je pourrais encore je crois, rendre quelques services à mon pays, et j’aime mon pays plus que tout, je vous le jure sans vouloir faire de phrases et sans prose. Le dernier cri du colonel avant de mourir, je l’entends toujours : Vive la France ! et de quelle voix, mon Dieu, où il y avait de la résignation, de la douleur, mais pas de crainte, face à ses assassins… » . Il termine à cette lettre du 18 juillet qu’il avait retardé à faire partir en ajoutant une nouvelle date, celle du 12 août suivant, que son moral est excellent et que sa blessure est aujourd’hui terminée, « les deux petits trous sont fermés, et d’ici un an ne se reconnaitront plus d’avec des cicatrices de vaccin. […] J’ai trouvé à la mission en Pallier et Joalland et dans le docteur Henri, de charmants camarades avec lesquels je ne pourrai que m’entendre parfaitement. ». 

1 650 €

Jean de la CHETARDIE

Très intéressant document relatif à l’ascendance de Jean-François de la Chétardie,

né en 1622, marié en 1651 avec Catherine de Beaumont.

Il devint le chef de famille en 1666,

date du présent document où figurent également les armoiries des deux familles « Trotti » et la « Chétardie »,

associant les deux familles par un même blason.


Jean Trotti qui était maître d’hôtel de la comtesse d’Angoulême, épousa en 1500 Marguerite Chastard, fille aînée d’une famille qui n’avait pas de postérité masculine. Par ce mariage, obligation fut faite à Jean Trotti, d’ajouter à son nom, celui de « La Chétardie » auquel était lié le fief des Chotard ou Chestard et d’associer les armoiries des deux familles dans le même blason, dont la description de ce blason en termes héraldiques : révéla pour les « Trotti » : écartelé aux I et IV d’azur à trois gerbes d’or au chef d’or chargé de trois pommes de pin (ou selon une variante, trois olives de sinople). Pour « La Chétardie », aux II et III de sable à deux chats d’argent passants (avec une variante de deux chats passant l’un sur l’autre). L’ensemble dominé d’un heaume coiffé d’un chat. Il semblerait que la symbolique des deux cas qui est très proche, voudrait rappeler les origines méditerranéennes des Trotti d’Alessandria en Piémont, sur les rives du Tanaro (au sud-est de Milan).


Cette généalogie de la famille Trotti - Chétardie, fut établie par le cabinet d’Hozier (cachet).


Document manuscrit signée par « J. de la Chétardie », chevalier Seigneur du dit lieu, daté du 12 décembre 1666, avec les armoiries peintes en tête à l’aquarelle, (47 x 36 cm) Renfort aux pliures, avec traces de légères mouillures. On distingue les noms :


Jean Trotti et Marguerite Chastard, son épouse en 1500.


Joseph Trotti (1510-1583) et Guyonne de Chauvigny son épouse.


Gabriel de la Chétardie (1559-1615) et Anne Helie de Coulonges son épouse du premier mariage en 1583, (se maria trois fois et fut à l’origine de trois branches familiales. Son second mariage avec Jacqueline de Nossay en 1590).


Charles de la Chétardie né en 1584 et Charlotte de Nesmond son épouse en 1613, qui était la fille de Jean de Nesmond, seigneur de la Grange (par le second mariage).Il fut l’époux par son premier mariage de Diane d’Harambure, morte en couches avec son enfant en 1611.


Jean [François] de la Chétardie né en 1622, devint le chef de famille en 1666, sans postérité. Il épousa Catherine de Beaumont.


Son frère Joachim de la Chétardie (1636-1714), théologien, curé de Saint-Sulpice à Paris, fit don en janvier 1700, d’une partie de ses revenus des dîmes de la paroisse d’Exideuil à son neveu, Claude de Polignac. Il fut également le confesseur de Mme de Maintenon.


850 €

MAISON D’ORANGE-NASSAU] Pièce signée par « Amélie d’Orange ». La Haye, 11 mai 1665.

1 p. in-folio. Sceau sous papier conservé. Quelques légères imperfections.



Amélie de Solms-Braunfels (1602-1675) est princesse consort et régente des Pays-Bas. Elle fut l’épouse du prince d’Orange Frédéric-Henri d’Orange-Nassau. Elle assura à la mort de son époux en 1647, la régence et s’appliqua de l’accession au pouvoir de son petit fils Guillaume III, qui deviendra roi d’Angleterre.


Jolie pièce. « … Madame la Princesse Douairière d’Orange tant en son nom qu’estant requise et authorisée par sa majesté de la grande Brittaigne et par son altesse Electorale de Brandenbourg ses très honoré Tuteurs octroÿe et donne Comme il Octroÿe  et donne par la présente pour les considérations a ce mouvantes a la Dame de Taradel à Orange une pension de cent livres par an sa vie durant… ».

380 €

HUOT (Marie) poétesse, femme de lettres et féministe (1846-1930)

Lettre autographe signée à son « cher docteur ». En-tête à son adresse et qualité,  « Ligue Populaire contre la vivisection ». 1 p. in-8.


La militante pour les droits des animaux à accueilli chez elle son amie Louise Michel et recommande le médecin probablement le docteur Castelnau, à lui prodiguer des soins. « Il y a chez moi Louise Michel malade d’une rechute d’angine. Je ne puis la laisser sortir avec la fièvre qu’elle a. Si vous pouviez la voir et lui cautériser la gorge peut être le mal se trouverait enrayé… ».


On joint une seconde lettre autographe signée datée du 5 mars 1896 au même, relative à la demande d’intervention pour une jeune fille, « ouvrière de son état, qui aurait besoin d’entrer quatre ou cinq jours, dans votre service à la Charité, pour une petite opération qu’elle vous expliquera… ».

                                                                                                                                                         

Vendue

HUOT (Marie) poétesse, femme de lettres et féministe (1846-1930)

Lettres autographe signée à son « cher docteur ».

En-tête à son adresse et qualité, « Ligue Populaire contre la vivisection ». Paris, 13 janvier 1896. 1 p. in-8.


Marie Huot proche des révolutionnaires qui s’était surtout fait connaître par ses actions activistes spectaculaires en particulier pour ses actions contre l’expérimentation scientifique animale, demande l’intervention du praticien pour son ami, le peintre suédois Ivan Aguéli avec qui elle se lia, qui désire obtenir un certificat médical, certificat « qui pourra lui être indispensable de produire prochainement… ». Marie Huot dédiera à son ami proche, ses poèmes symbolistes.

Vendue

HUOT (Marie) poétesse, femme de lettres et féministe (1846-1930)

Lettre autographe signée à son « cher docteur ».

En-tête à son adresse et qualité, « Ligue Populaire contre la vivisection ». Paris, ce dimanche 5 h. 1 pp. in-8.

 

Belle lettre de celle qui fut proche des milieux révolutionnaires révélatrice de son implication dans les causes humaines « Il y a chez moi un petit anarchiste suédois dont la figure a été mise hier en capilotade par des brutes d’Arméniens qui se sont conduis comme des Turcs à la conférence des Sociétés savantes présidée par Rochefort. Et cela parce que ce malheureux a voulu défendre un grec qu’on frappait. Il a le nez cassé à la racine de l’os… ».

Vendue

BALABANOFF (Angelica) ou « Balabanova » était une militante communiste cosmopolite italienne, d’origine juive ukrainienne, qui étonnamment, fut la maitresse de Mussolini, pendant sa période socialiste (1878-1965)

Elle fut également l’amie de Rosa Luxembourg.

Lettre autographe signée « Angélique Balabanoff » à « son Cher camarade » l’écrivain, journaliste, socialiste, anarchiste, puis communiste Henri-Emile-Louis GUILBEAUX (1884-1938), fondateur de la revue « Demain » (1916-1917).

Stockholm, 9 VII [1917]. Du [Journal] Stormklockan – 10 Torsgatan, 4 pp. gd in-8, sur papier pelure.


Superbe lettre relative à l’organisation de la 3ème Conférence des socialistes « Zimmerwaldiens », conférence dans laquelle elle fut, à l’issue de la Conférence de 1915, désignée pour faire partie de la Commission socialiste internationale. Tout en vivant en Suède, pays neutre, elle s’employa activement à organiser avec les députés scandinaves de la Commission Höglund et Nernan, cette 3ème conférence. Zeth Höglund et Ture Nerman représentèrent les socialistes suédois et norvégiens à la conférence de Zimmerwald, en septembre 1915. De retour en Suède, Zeth Höglund fut emprisonné pour ses activités contre la guerre, en dépit de la neutralité suédoise.


C’est depuis le quotidien « Stormklockan », qu’elle rédige cette lettre, quotidien qui était en 1917, devenu un journal communiste, et dont le rédacteur en chef, était Zeth Höglund. Pour Balabanova, 1917, fut aussi l’année où la militante rejoignit le parti bolchéviste et travailla avec Lénine, Trotski et le révolutionnaire bolchevique Grigori Zinoviev. TRES RARE de cet intérêt.


[Robert Grimm (1881-1958), homme politique suisse, qui organisa la première conférence de Zimmerwald en 1915. ne pu organiser cette 3ème Conférence, suite au scandale de l’affaire Grimm-Hoffmann, scandale qui remit sérieusement en question la neutralité de la Suisse durant la Première Guerre mondiale. En effet Grimm s’étant rendu en Russie pour négocier une paix séparée entre ce pays et l'Allemagne, dans le but de mettre un terme à la guerre sur le front oriental de l'Europe, dans l'intérêt du socialisme et du pacifisme qu'il défendait].


Elle lui apprend qu’elle vient de rentrer en Suède, Rober Grimm tourmenté par le scandale de l’affaire Grimm-Hoffmann, ne peut assurer l’organisation de cette 3ème conférence. « Vous pouvez vous imaginer ce qu’il m’en a coûté de ne pas être maintenant en Russie et j’ose bien dire que ce sacrifice m’a été imposé seulement par la situation tragique qui a été créée à notre commission et par la nécessité de montrer que Zimmerwald ne peut mourir. S’il s’était agi de quelque chose de moins important je n’aurais pas quitté mon travail là-bas. Je n’ai pas besoin de vous dire combien l’incident lui-même m’a frappée et tourmentée. Or que la commission a parlé et a établi ce que chacun de nous supposait, c.à.d. que Grimm a agi en bonne conscience, défendre la révolution russe et la paix. ». Elle compte sur la participation de Guilbeaux. « Il faut absolument que la 3ème Conférence de Zimmerwald ait lieu et je compte sur votre concours, il faut absolument soutenir des relations fréquentes avec la minorité française  d’autant plus que sous peu 4 délégués du conseil ouvrier russe se réuniront en France où ils pourront l’influencer de vive voix. Personnellement. Je crains que la minorité se décidera sans autre à participer à la conférence convoquée par les russes. Il faudrait au contraire renvoyer la décision à celle qui sera prise à notre conférence. Personnellement je suis adversaire de la participation à la conférence du Soviet (?), mais comme membre de la commission je dois naturellement exécuter la volonté de nos partis malheureusement. Ceci soit dit entre nous une bonne part des partis affiliés à notre commission a déjà décidé d’adhérer à l’invitation russe le seul moyen de conjurer le danger que notre mouvement court est de convoquer une conférence à nous où la question pourra être discutée et où les partisans de l’adhésion pourront entendre les raisons qui détermineront nous autres. Je vous prie donc de faire parvenir immédiatement à Loriot [Fernand Loriot, qui fut le leader de la « gauche zimmerwaldienne », rédigera avec Trotski, la brochure « Les socialistes de Zimmerwald et la guerre. », 1870-1932] ou à quelqu’un d’autre de la minorité zimmerwaldienne la lettre que je vous envoie … ». Pour terminer, elle est heureuse de lui apprendre son enthousiasme d’avoir comme « collaborateur ici, des camarades comme Höglund… ».

3 850 €

SANFOURCHE (Jean-Joseph) peintre français adepte de l’Art Brut (1929-2010).

Carte postale autographe signée adressée au critique d’art Anatole Jakovski, et à son épouse. 1 p. in-12 oblong.


Intéressante carte représentant une œuvre de Sanfourche où figure un crâne sur lequel il a incrusté deux yeux, crâne reposant sur une broderie du XVIIème siècle, sur laquelle il a ajouté en complément deux autres yeux, qui exprimeront selon lui, « un œil vers le ciel, un œil vers l’enfer et deux en réserve ». (Œuvre provenant de sa collection personnelle, composition voulant dédramatiser la mort).

C’est sur cette carte et de cette manière fantaisiste, qu’il adresse aux époux Jakovsky ses vœux, en leur précisant qu’ils recevront par courrier séparé « un portrait sur os d’un homme vieux de quelques milliers d’années. ».

280 €

SANFOURCHE (Jean-Joseph) peintre français adepte de l’Art Brut (1929-2010).

Lettre autographe signée au critique d’art Anatole Jakovski enrichie de 2 amusants dessins.

[Solignac], le 26 Décembre [19]77. 2 p. grand in-8.


Jolie lettre de Sanfourche remerciant les époux Jakovsky pour le gâteau reçu à l’occasion des fêtes de Noel. Son autoportrait qu’il dessine, venant illustrer son propos. « Ma mine réjouie et mes formes rebondies sont les preuves que le gâteau énorme est arrivé le 24 Décembre […] Je vous remercie à nouveau d’avoir pensé à moi. ». Il poursuit en leur adressant également ses vœux « les plus fervents », pour cette nouvelle année 1978 et évoque les projets. « Sur sa demande, j’ai expédié d’autres granits peints à la conservatrice du musée d’art moderne. Compte tenu du poids (au total pour les deux envois au moins 200 kg) ma participation coûtera cher à la ville de Paris. Je ne sais ce que sera cette exposition. Pas plus d’information en ce qui concerne Rennes et le Musée de Chartres… ». Il termine par un petit dessin, incrustant sa signature dans un personnage.

480 €

SANFOURCHE (Jean-Joseph) peintre français adepte de l’Art Brut (1929-2010).

Lettre autographe signée au galeriste ALTMANN de Nice. [Solignac],  le 28 Mars 1979. 1 p. in-8.


Belle lettre de Sanfourche demandant au galeriste de bien vouloir remettre quelques-unes de ses œuvres au musée d’Anatole Jakovski à Nice. « Voudriez-vous remettre à Monsieur Jakovski Anatole trois sculptures ou peintures à l’intention de son musée de Nice […] Bien entendu il s’agit de peintures ou sculptures réalisées par moi et en dépôt dans votre galerie ».

180 €

[DUMOURIEZ] Pièce signée par les conventionnels Louis Bernard GUYTON-MORVEAU, par Pierre Joseph CAMBON (fils ainé) et par Robert LINDET, sur document en partie imprimé.

Paris, 18 avril 1793. 1 p. in-4. En-tête « Les représentants du Peuple, Membres du Comité de Salut public ».


Très intéressante pièce relative à la surveillance des courriers se disant porteur d’ordres de la Convention nationale, circulant dans le département de l’Aube et ayant pour destination de colporter de fausses nouvelles, en particulier, « en disant que l’armée de Dumouriez est rentrée en France, et que par cette réunion, la République a plus de troupes qu’il ne lui en faut », défendant ainsi les recrutements. « Nous recommandons à votre surveillance, les auteurs de cette coupable manœuvre, que les ennemis de la République peuvent renouveler dans d’autres départements. Nous vous invitons à déjouer par tous les moyens qui sont en votre pouvoir, ces perfides complots, à faire remettre en état d’arrestation tous les porteurs de faux ordres, de fausses nouvelles, tous les machinateurs qui usurperoient un caractère qui ne leur appartient pas, pour égarer l’esprit public et trahir la Patrie ».

 280 €

CARNOT (Lazare) membre de la Convention nationale et du Comité de Salut public

 (né en 1753 et mort en exil en Prusse en 1823) Pièce autographe signée. 10 messidor, an II (28 juin 1794)

Ce document à l’en-tête et vignette du Comité de salut public est également signé par Bertrand BARERE (1755- 1841) et par Jacques-Nicolas BILLAUD-VARENNE (1756-1819). 1 p. in-folio.


Belle pièce entièrement autographe de Carnot. Important document sur le projet d’invasion de la Hollande. Selon un arrêté du Comité de Salut public, le représentant du peuple « Lacombe »  [le général français de la révolution et de l’Empire Jean-Pierre Lacombe Saint-Michel], « est chargé de l’exécution de son arrêté du 4 de ce mois concernant l’expédition projetée dans les provinces-unies ». A cet effet, « il est autorisé à appeler près de lui tous les agens (sic) dont il aura besoin et à prendre toutes les mesures qu’il jugera nécessaires pour en hâter les préparatifs et le succès. ».

850 €

BADET (Régina) actrice et danseuse française (1876-1949)

 Ensemble de 10 photos la représentant en pleine exécution d’une danse. (13,5 x 9 cm environ, chaque).
180€
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PETIPA (Marius) danseur, chorégraphe et maître de ballet français (1818-1910) 

Réunion de 2 albums photographiques lui ayant appartenu comprenant environ 90 photographies pour un grand nombre signées ou dédicacées. On recense les plus grands photographes de son époque dont Disdéri, Nadar, Numa blanc, Martini, Bergamasco & Cie, Hélène de Mrosovsky (une des premières femmes photographes professionnelles), etc. qui ont fixé sur le papier les portraits des plus grandes danseuses et danseurs, contemporains de l’époque de Marius Petipa. Dans un des albums les proches et la famille du danseur y sont présents en particulier sa première épouse, Marie Petipa créatrice de nombreux rôles dans les ballets de son mari, ses enfants, son frère Lucien, sa sœur Victorine… 

Exceptionnel ensemble dont on connaît la rareté des documents et photos signés par le maitre de ballet.





Rare photo dédicacée par Marius Petipa à son frère ainé Lucien en 1872 à Saint-Pétersbourg.




Photo dédicacée par Marius Petipa à sa nièce Jeanne le 8 mars 1897.

Une note figure au verso : Offert par Mr René Mendes de Leon, petit neveu de Marius Petipa.

Plusieurs rares photos de Marius Petipa ne portant pas de dédicaces, sont également contenues dans ces albums.






Marius Petipa en compagnie de 2 musiciens.






Marie Petipa, épouse de Marius.
Marie Petipa épouse de Marius en costume de scène.
Les enfants de Marius Petipa


Louba Mariusovna Petipa (1880-1917) et Vera Mariusovna Petipa (1885-1961) filles de Marius et de la ballerine Liubov Leonidovna Savitskaya (seconde épouse) de Marius. 
Les deux dédicaces sont très probablement adressées à la sœur de Marius, Aimée Victorine Anne (1824-1905).
Victor Mariusovitch Petipa (1879-1939) et Marius dit « Mari » Mariusovitch Petipa II (1884-1922) enfants de Marius et de la ballerine Liubov Leonidovna Savitskaya (seconde épouse) de Marius. 

Les deux dédicaces sont très probablement adressées à la sœur de Marius, Aimée Victorine Anne (1824-1905)

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Le second album est principalement composé de photos de danseuses et de danseurs, dont certaines sont revêtues de dédicaces, adressées aux deux frères Lucien et Marius. 
On relève les noms de Louise MARQUET (3), Jean-Baptiste FAURE, Eugénie SCHLOSSER (3), Louis MERANTE (2) dont une signée « Arlequin Mérante », Zina MERANTE (Zénaïde Richard, seconde épouse de Louis Mérante), Adeline THEODORE, Louise FIOCRE, Annetta MERANTE (2), Lucien PETIPA et son épouse Eloise (7), Laure FONTA (2) Emma LIVRY (2) dont une dans un rôle avec Louis Mérante, Caroline VENETTOZZO, Charles GARNIER, Esprit AUBER (légère pliure), Eugène CORALLI en compagnie de Louise FIOCRE, Louis MERANTE et Amalia FERRARIS, réunis dans une même scène (2), VASQUEZ (2), enfin, une douzaine non identifiées.

NB :  Les photos reproduites ne représentent qu’une partie de cette rare collection.

Vendu
SADE (Donatien Alphonse François de) écrivain français (1740-1814) 
Lettre autographe à Gaspard Gaufridy, avocat au parlement de Provence, puis notaire royal et procureur du roi à Apt. 14 décembre 1792. 3 pp. in-4. En 4ème page, note autographe de Gaufridy.   

Très belle lettre au régisseur de ses biens que nous citons dans son intégralité afin de pouvoir mieux en apprécier l’intérêt. 

« En quittant la Provence mon cher avocat vous y avez laissé le trouble et la discorde, tout le monde va profiter de votre absence pour me ruiner et quoique mon voyage dans ce pays là ne soit plus maintenant fort éloigné, je n’oserais pourtant pas répondre, au train dont tout y va depuis quelque temps, qu’il me restât en y arrivant un malheureux coin pour y mettre ma tête. Pepin de Saumane m’écrit la lettre la plus extraordinaire et la plus effrayante et le malheureux accord qu’elle a avec celle de monsieur votre fils que je vous ai dernièrement envoyée ne sert qu’à redoubler et confirmer mes craintes. 
Extrait de la lettre de Pepin 
Jusqu’à ce moment ci, lui seul a prévenu et empêché la démolition du château de Saumane*, il n’en est plus le maître, et sans dire précisément ( ?) si le sont les Saumanois ou le club des jacobins de Lille. On veut (poursuit Pepin) absolument jeter votre château par terre, à moins que vous ne donniez sur le champ 3600 frs pour le racheter. Il a dit-il, parlé de cela à Ripert et à monsieur de Villeneuve qui lui ont tous deux répondu qu’ils ne se mêlaient pas de mes affaires ; Ripert lui a dit de me presser d’envoyer à lui Pepin une procuration et à l’effet de trouver les 3600 frs et à celui de veiller et soigner les terres de Saumane lesquelles sont dans un affreux état. Il finit en me demandant une attestation de la municipalité de Paris qui prouve mon patriotisme de Md de Théran de Saint Didier a dit-elle payé de même 3600 frs pour son château. Je ne suis certainement pas en peine de fournir le certificat mais je vous avoue que je suis bien affligé de me le voir demander pour une telle cause ; après avoir été quinze ans victime de despotisme, est-il possible que ce soit en moi que l’on veuille faire une telle horreur….. Horreur déjà faite à ce que l’on me dit à la Coste** parce qu’on y a trouvé des blés accaparés, tout cela est-il vrai….. Je dis plus, tout cela (vous ayant pour ami et pour surveillant) peut-il être vrai, éclairez-moi écrivez-moi tirez moi donc de peine je vous en conjure qui sème donc tous les troubles dans ma malheureuse possession depuis quelques temps… Quoi, l’on ne veut pas me donner le temps d’arriver ! mais je n’en puis douter, mon ami, il y a une bande de fripons, de scélérats déchainés contre moi ! au nom de Dieu éclaircissez-moi donc tout cela. Pourquoi donc ne voulez vous pas venir à Paris. Si vous êtes obligé de vous cacher, venez à Paris, on n’y court plus aucun risque. Si vous n’y êtes pas obligé, retournez donc en Provence car on m’y écrase pendant votre absence. Vous avez laissé sans réponse 5 ou 6 dernières lettres très essentielles qui doivent vous être parvenues à Lyon. Une entre autre à deux colonnes, dans celle laissée en blanc je vous suppliais de répondre aux objets de la dernière importance contenue dans la colonne que j’avais rempli. Répondez de grâce aux objets ci-joints. Pourquoi donc la cassette est-elle arrivée vide, qui a pris ce qui était dedans ? Qu’est-il décidément arrivé à la Coste et qu’est ce qui est la cause de ce qui y est arrivé si véritablement il y a eu quelque chose ? Où est maintenant Md de Martignat ( ?) Est-il vrai que depuis la rupture de ses vœux je n’ai plus rien à prétendre à la succession de Md de Villeneuve ? Pourquoi tout ce que vous m’avez envoyé de la Coste est-il arrivé de brisé ? J’avais demandé absolument tout ce qu’il y avait de précieux et spécialement un lit de plume pourquoi n’avez-vous envoyé ni le lit de plume ni des figures de sève recouverte de glace lesquelles devaient être dans mon cabinet. 
Pourquoi n’avoir jamais voulu envoyer le lit de ma mère que Md de Sade envoya à la Coste lors du décès de ma dite mère ? Pourquoi n’avoir pas fait démeubler la Coste comme je vous en avais prié ? Pourquoi ne m’avoir pas envoyé le reste de mes livres et de mes papiers ? Pourquoi en mettant tant d’intervalles dans les envois, préavis n’avez-vous hors d’état de faire tout venir en détail comme c’était mon intention ne devez vous pas vous en repentir à présent, s’il est vrai qu’on m’ait tout pillé. Répondez à tout cela je vous en conjure ; J’oubliais de vous dire que Pepin peint encore dans sa lettre qu’il a fait ôter le peu qu’il y avait de meubles à Saumane, et qu’il l’en fait mettre en sûreté, De quel droit cet homme a-t-il fait cela ? Qui me répond de ces effets. Mandez moi je vous prie tout de suite le nom de cet Abbé ex jésuite secondaire à Saumane ainsi que celui de cet ancien prêtre de la Coste que nous appelions le chanoine. Donnez-moi leur adresse et leur nom à tous deux. Je me rappelle qu’il y a 3 ans, j’écartais tout commerce, pour ne vouloir en avoir qu’avec vous, votre sinistre fugue me met aujourd’hui dans le cas de recueillir toutes mes anciennes connaissances, afin d’avoir recours à tout le monde pour me procurer des détails et des nouvelles, d’affaires que je regardais comme les vôtres propres et que vous avez bien cruellement pour moi, abandonnées. Ne négligez plus mes 200 frs je vous en conjure je suis au moment d’en avoir besoin, et écrivez à toute la terre pour que mon quartier de janvier et les 2000 frs de l’argenterie me soit sans faute envoyé à Noël : ce sera dieu merci le dernier j’irai voir par moi-même après, il en est temps. Je vous embrasse le désespoir dans le cœur. ». 
* Le château de Saumane est l'un des trois lieux vauclusien où vécut le marquis de Sade. Il y passa une partie de son enfance, de l'âge de 5 ans à 10 ans. Le domaine était, alors, la propriété de son oncle, Jacques de Sade, ecclésiastique et homme de lettres. Le château reste la propriété de la famille de Sade, jusqu'en 1868, qui vend l'ensemble de la propriété (château et jardins), au maire de Saumane-de-Vaucluse. 
** Le Château de La Coste.  
En 1716, Isabelle Simiane lègue le château à son cousin Gaspard François de Sade Seigneur de Saumane et de Mazan. Cette dernière hypothèse reste la plus probable. Le marquis de Sade y séjourna de 1769 à 1772, entre le scandale d'Arcueil et celui de Marseille, puis après celui-ci et sa fuite en Italie, s'y réfugia jusqu'à son incarcération au donjon de Vincennes en 1777. Évadé lors de son transfert à Aix, il s'y réfugiera une dernière fois du 16 juillet au 7 septembre 1778 avant d'être reconduit à Vincennes. 
C’est en 1772 qu'il fit ici son plus long séjour, au cours duquel il se fit construire dans son château un théâtre pouvant accueillir un grand nombre de spectateurs à chaque représentation. Tout au long de ses internements, il aura pour La Coste « un attachement extraordinaire », comme en témoigne sa correspondance, en particulier avec Gaufridy, notaire d'Apt qui s'occupe de ses affaires et biens en Provence. À la Révolution, le château est vandalisé et détruit en grande partie, en septembre 1792. Les matériaux qui le composaient sont revendus pour d'autres constructions. Sade, qui est alors à Paris et membre de la section des Piques, est au désespoir : « Quelle perte ! Elle est au-dessus de l'expression. [...] Je suis au désespoir ! ». Criblé de dettes, en l’an IV de la République, Sade est contraint de vendre le château et ses terres à Rovère, député du Vaucluse, natif de Bonnieux, qui entend            « fonder une sorte de dynastie » dans la région. Mais le grand projet de prospérité du député fera long feu, puisqu'il sera victime du coup d'État du 18 fructidor, et sera déporté en Guyane où il mourra à Sinnamary en 1798.                                                                                                                          
 9 800 €
PELADAN (Joséphin) écrivain et occultiste français (1858-1918)
Lettre autographe signée « Sar Peladan » à un graphologue. Paris, 19 rue de Naples. 1 p. in-4 Bel en-tête de la Rose-Croix.

Belle lettre. « Voici Monsieur l’autographe demandé. Il vous dira, graphologiquement que je suis sensible à la sympathie quoique très indifférent aux hostilités ce qui accomode (sic) je crois sensibilité et dignité. En hâte l’en-tête de ce papier vous l’explique ».

Vendu
 
GUERRE DE VENDEE 

Rare pièce signée par les officiers supérieurs vendéens relative aux actes de bravoures de Pierre Dissaudeau né à la Boissière du Doré, « qui prit les armes dès les premiers rassemblements vendéens au mois de mars 1793, sous les ordres du général Bonchamps, des généraux Charrete, Stofflet et d’Autichamp, qu’il a assisté à presque toutes les affaires qui ont eu lieu dans la Vendée et outre Loire, qu’il a continué de servir l’armée vendéenne jusqu’en 1815 toujours avec le grade de capitaine d’une Compagnie de la Boissière du Doré. Certifions, en outre, qu’il a mis dans l’exécution des ordres qui lui ont été donnés tout le zèle, le dévouement et le courage d’un brave vendéen et qu’il a été blessé d’une balle au bras gauche à la bataille de Chollet (pour Cholet, qui fut la plus grande bataille du conflit et qui vit la victoire décisive des armées républicaines), d’une balle au haut de la cuisse gauche au siège d’Angers et encore d’une balle à la main droite à la bataille de la Lande des Bouleries… ». 
 
Pièce signée à Loroux, le 20 mars 1825 par : 

Tristan Martin, Chevalier de St Louis, insurgé Vendéen, Adjudant général, commandant une division de l'armée de Bonchamps (1765-1826). 
Martin Baudinière, chevalier de St Louis, ancien colonel vendéen. 
Jacques Bureau de la Gaudinière, chevalier de St Louis, officier supérieur vendéen (1780-1849). 
B. DuDoré, chevalier de St Louis, ancien chef de division de l’armée Royale d’Anjou.
Bureau, chevalier de St Louis, officier supérieur vendéen.  
Vendu  
Gustave LARROUMET, historien d'art et écrivain (1852-1903)
[RODIN] Lettre autographe signée à Octave Mirbeau, relative à Rodin 
                                                                                                                                                                                            
300 €
Villecresnes, 16 septembre 1896 
 
« Monsieur,
 
Je lis en rentrant de voyage votre article du journal « à propos de la statue. » Vous me faites l’honneur d’y citer mon nom. Permettez-moi de vous en remercier et de vous dire combien j’en suis touché. C’est la première fois que dans la presse, un confrère bien informé me prête mon vrai rôle à l’égard de Rodin. J’étais directeur des beaux-arts depuis 24 heures lorsque je le priais de céder à l’Etat son buste de femme qui est à cette heure au Luxembourg et un de mes derniers actes, après lui avoir demandé le monument de Victor Hugo pour le Panthéon a été de lui faire commander à part, et sans préjudice d’un nouveau projet, qui maintenait son droit, l’exécution de celui dont vous parlez. J’admire Rodin comme vous et je suis heureux de me trouver en communauté de sentiments à son égard avec un homme de votre courage et de votre talent. 
 
                          Veuillez agréer, Monsieur l’expression de mes sentiments les plus distingués. » 
 
                                                                                                                                                        Gustave LARROUMET
SAINT-DOMMINGUE - Général BOYER (1772-1851) 
Lettre signée comme général de brigade, Chef de l’Etat-major. Port-au-Prince, le 26 Germinal, An 11. (16 avril 1803) 2 p. in folio. Vignette et nombreux cachets.   

 Belle pièce. « Le Vice amiral Latouche-Tréville est invité à faire embarquer sur la Nécessité, le conducteur d’artillerie Alexandre Renaud, pour son rapatriement en France ». 
A son arrivée à Brest, le général Guiot du Repaire, a certifié et signé son débarquement.                                                                                                                                                                                                                                                                 
Vendu
Alphonse ALLAIS , écrivain français (1854-1905)                           
Lettre autographe signée à Mr Astre. 1 p. in-8                                              
480 €
« Mon cher monsieur Astre Je suis bien en retard pour vous accuser réception de votre lettre de la semaine dernière. J’ai fait votre réclamation et je suis rentré dans les 12 frs indûment réclamés. J’en ai fait sur l’heure un usage immoral, mais cependant je les tiens à votre disposition. Le meilleur emploi, à mon avis, ce sera de les boire ensemble quand vous viendrez à Paris. En attendant, cordiale poignée de main et bien à vous ». 

                                                                                                                                                             A. Allais
                                                                                                                                                   79 rue des martyrs
 
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